‘La position de la Chine sur le soi-disant Arunachal Pradesh est consistante et claire et nous nous opposons fermement à la visite du Dalai Lama dans la région’, a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères chinois Ma Zhaoxu. ‘La Chine est profondément inquiète par cette nouvelle. Nous croyons que cela expose davantage la nature séparatiste antichinoise du Dalai Lama que nous connaissons tous’, a ajouté Ma.
Le secrétaire des Affaires Etrangères Indien Nirupama Rao a réaffirmé la semaine dernière le droit du Dalai Lama de visiter cette région indienne, malgré les fortes objections de la Chine. ‘Le Dalai Lama est une figure religieuse et ne se livre pas à des activités politiques’, a expliqué Rao, ‘il est notre invité en Inde et il est libre de visiter n’importe quelle région du pays’.
Le leader spirituel se rendra dans l’Arunachal Pradesh à partir du 8 novembre pour une semaine. Il est prévu qu’il visite des temples et un hôpital qu’il avait aidé financièrement.
La région de l’Arunachal Pradesh, bordé au nord par le Tibet, est un sujet sensible pour les relations sino-indiennes depuis 1962. Même si, en 2003, les deux pays ont mis en place un mécanisme de dialogue sur la délimitation de leurs frontières, la méfiance demeure.
L’Inde affirme que la Chine occupe 38 000 kilomètres carrés de son territoire au Cachemire. Tandis que Pékin revendique la totalité de la région Himalayenne qui couvre 90 000 kilomètres carrés.
Avec la Chine et l’Inde engagées dans une course à la suprématie régionale, Pékin pourrait voir le voyage du leader spirituel comme un encouragement aux tibétains de porter atteinte à l’intégrité du territoire national chinois.
L’annonce du voyage du Dalai Lama, qui a fuit le Tibet en 1959, intervient quelques jours après la rencontre de l’Inde et la Chine en Thaïlande pour désamorcer la dispute frontalière entre les deux et qui a laissé des craintes que cette rivalité échappe à tout contrôle.